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Image : ESPN

Lifestyle

8 faits connus vus dans The Last Dance qui ont « surpris » le public

En période de confinement généralisé, ESPN est venu au secours des fans de NBA en sortant leur série documentaire avec plusieurs semaines d’avance sur le planning initial. Un succès planétaire. Cependant, le documentaire

Cette publication va me faire passer pour un hater et peut-être que j’en suis un… mais y a des trucs trop gros dans The Last Dance ! Fallait que j’en parle 🙂

Ces Bulls des 90s étaient ‘loaded’

Replaçons les choses dans leur contexte : Michael Jordan était sans discussion possible le meilleur joueur de la NBA dans les années 90. La grâce dans son jeu, ses capacités athlétiques sans égal (notamment dans le début de la décennie) à l’époque, son footwork, son envie de gagner à tout prix le plaçaient au dessus de la mêlée.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, ces équipes des Chicago Bulls étaient très bien construites. Basées sur un big 2 (Jordan-Pippen) pour le premier three-peat et Jordan-Pippen-Rodman voire Kukoc pour le 2ème) elles possédaient forcément un avantage certain sur la concurrence de l’époque.

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Alors, cela peut sembler exagéré quand on compare ces équipes aux Warriors de 2017, au Heat du début des années 2010 ou encore aux Celtics de 2008 ou encore même des Lakers et Celtics années 80. Mais réfléchissez-y deux secondes, à cette époque-là, avoir deux All-Stars pérennes dans son roster était une garantie d’avoir une équipe compétitive…. et les Bulls en avaient non seulement 2, mais en plus l’un était le meilleur joueur de la ligue et l’autre était également parmi les meilleurs joueurs en NBA. Cela nous amène au point suivant.

Scottie Pippen est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire

Si The Last Dance a rappelé à la planète basket à quel point Michael Jordan était un joueur hors-norme, le documentaire a également permis de redorer une partie de la réputation de Scottie Pippen. En effet, on a pu voir à quel point Pip était un élément indispensable au succès des Bulls. MJ lui-même a rendu un bel hommage à son compagnon d’armes en déclarant « quand les gens évoquent Michael Jordan, ils doivent évoquer Scottie Pippen ». Belle preuve que His Airness reconnait la valeur de ce que le numéro 33 a apporté sur le terrain pendant cette belle aventure.

Comme indiqué dans le tableau ci-dessus, Scottie Pippen (sur la période 91-98) tournait à 20 points de moyenne, 6 passes, 7 rebonds, 2 interceptions et 1 contre. Tout simplement hallucinant ! Mais au delà de ces chiffres Scottie Pippen c’est aussi :

  • 7 All-Star Games (s’il l’est pas en 98 c’est juste à cause de sa saison tronquée)
  • MVP du All-Star Game 94 et 3e au classement du MVP de la saison
  • 8 NBA All-Defensive Teams de 91 à 98 (1 Second Team et 7 First Team)
  • 7 All-NBA Teams de 92 à 98 (3 First Teams, 2 Second Teams, 2 Third Teams)
  • l’un des 50 meilleurs joueurs de l’histoire pour les 50 ans de la NBA en 1996
  • le Hall of Fame en 2010

Malgré la déclaration initiale de Michael Jordan sur l’importance de Pippen, le documentaire a insisté sur des passages de sa carrière sans que cela n’apporte de plus-value à la narration du récit. Par exemple, Michael Jordan a traité son compagnon d’égoïste parce qu’il a choisi de se faire opérer en cours de saison afin de ne pas saboter son été… Un peu gros quand on sait que non seulement le mec était payé au lance-pierre (toute proportion gardée hein, en comparaison de ses pairs) et qu’en plus il se trainait cette gêne depuis 1991 en fait. Ah oui, il y a aussi le coup l’épisode des migraines lors du game 7 face aux Pistons en 1990… quand on regarde le documentaire, on ressent cette impression bizarre qu’on rend un mec malade responsable de la défaite de son équipe. Comme s’il avait choisi ce qui lui arrivait à ce moment-là ! Evidemment, quand plus tard dans la série, on nous raconte le « Bad Pizza Game »… ou quand plus tôt, on apprend que MJ était prêt à jouer avec un pied à peine remis d’une grosse chirurgie… L’effet recherché est très clair !

En bref, bien plus qu’un simple lieutenant, Scottie Pippen était bel et bien une grosse star de la NBA et un des joueurs les plus redoutés des deux côtés du terrain. Et le documentaire aurait gagné à montrer bien plus cet aspect de son personnage à mon avis… Par ailleurs, on pourrait trouver étonnant qu’ils aient réussi à cohabiter pendant presque une décennie sans accrocs majeurs si tel était le sentiment de MJ… Mais ces Bulls avaient d’autres atouts très forts : Phil Jackson et une organisation de très haut niveau.

Phil Jackson, le Zen Master

On entend souvent pour certains grands coaches qu’ils ont été « faits » par les grands joueurs qu’ils avaient sous leurs ordres. Je n’adhère pas du tout à cette logique pour la simple raison que coacher de grands joueurs, ça va bien au delà de la mise en place d’une philosophie offensive et défensive, prendre des temps-morts et appeler les bons systèmes en fonction des situations de jeu. Non ça ne résume pas à ça, même si Phil Jackson a démontré ses capacités dans ces aspects du métier.

Le métier de Head Coach en NBA requiert aussi beaucoup de psychologie ainsi que des capacités de leadership. Sur ce point, Phil Jackson aura été quasi sans égal dans l’histoire du game et c’est lui que les Bulls des années 90 avait comme leader pour les deux 3-peats. Grâce à son approche mentale originale, il a pu gérer notamment le sulfureux Dennis Rodman et ses multiples frasques dont on a pu avoir un aperçu dans le documentaire. Il a également su garder Scottie Pippen (qui était trèèèèèès largement sous-payé de 91 à 98 et donc mécontent) concentré et productif sur le terrain.

Grosso modo, réaliser ce que Phil a réalisé avec les Bulls, peu de coaches en serait capables. On pourrait les compter sur les doigts de la main et encore.

Pour résumer, les Bulls des 90s possédaient donc deux studs et un coach de génie. Mais qu’on ne s’y trompe pas, le responsable de la construction de cette dynastie n’est autre que Jerry Krause.

Jerry Krause mérite beaucoup plus de crédit que ce qu’il n’a reçu

C’est le méchant de facto de cette histoire… Rien de plus étonnant quand on connait les relations tumultueuses qu’il avait avec MJ, Pip et sur la fin avec Phil Jackson.

Le documentaire insiste beaucoup sur le rôle qu’il a joué dans le démantèlement de cette belle dynastie des Bulls des 90s. S’il est vrai que l’un des plus grands rêves de Jerry Krause était de gagner sans Michael Jordan notamment, on peut pas nier le fait que ces Bulls arrivaient sur une fin de cycle en 98 et que reconstruire ne serait-ce que le même roster aurait été mission impossible. Le doc présente la situation comme si repartir pour un tour avec ne serait-ce que le même roster est même envisageable… quand la vérité est tout autre !

Explications :

Attention: The internal data of table “2” is corrupted!

Ce tableau présente la situation salariale des Bulls à l’issue de la saison 98. Les joueurs listés avec une étoile étaient tous free-agents à la fin de la saison. A titre d’info, voici ce qui s’est passé pour certains d’entre eux :

  • Luc Longley : 5 ans à $30 millions avec les Phoenix Suns
  • Steve Kerr : 5 ans à $11 millions avec les San Antonio Spurs
  • Jud Buechler : 2 ans à $2 millions avec les Detroit Pistons
  • Dennis Rodman : 1 an à $1 million avec les Los Angeles Lakers
  • Scott Burrell (ce brave garçon) : 1 an à $1 million avec les New Jersey Nets
  • Scottie Pippen : 5 ans à $67 millions avec les Houston Rockets

Avec un salary cap fixé autour de $27 million, en se basant sur ces contrats signés par les free-agents, on peut projeter une masse salariale autour de $80 millions !! Alors on peut se perdre en conjectures et supposer qu’ils auraient pris des contrats moins importants pour avoir une chance de gagner à nouveau. Si c’est envisageable pour les role-players comme Buechler ou Burrell, je vois mal comment quelqu’un aurait pu convaincre Pippen de prendre moins d’argent que le max qui lui était promis ! Pour Steve Kerr et Luc Longley également, les offres auraient été difficile à rejeter…

Autre question importante, Reinsdorff aurai-il accepté de s’enfoncer aussi profondément dans la luxury tax avec un roster épuisé aussi bien physiquement que psychologiquement après 3 saisons d’affilées à près de 100 games joués ?

Alors non ! Jerry Krause n’est pas responsable de la fin de cette dynastie… En revanche, c’est bien lui l’architecte ayant propulsé cette organisation sur les bons rails. Il y avait déjà la pierre angulaire (Michael Jordan) présente à son arrivée à la tête de front-office des Bulls certes, mais Phil Jackson, c’est lui. Drafter Scottie Pippen, c’est lui. Toni Kukoc, c’est lui ! Aller chercher Dennis Rodman et prendre un pari sur ce joueur qui était devenu un paria, oui c’est encore lui ! Mais le coup de maître pour lui c’est bien d’avoir réussi à faire signer à Pippen, ce contrat de 7 ans en 1991… Au détriment de l’intéressé évidemment, mais pour les Bulls, c’était l’assurance de profiter des services d’un des meilleurs joueurs de la ligue au prix d’un role-player… COUP DE GENIE ! D’ailleurs, dans le même esprit, Michael Jordan n’a été payé comme la superstar qu’il était uniquement lors de sa dernière saison avec la franchise ! Forcément, il avait de la marge de manoeuvre pour solidifier le roster. Ce qu’il a fait à merveille !

En conclusion, c’est peut-être Jerry Krause le méchant dans The Last Dance, mais il aura été un mal nécessaire pour la réussite sportive du héros Michael Jordan et de ses compères. Il aurait mérité une meilleure représentation, surtout à titre posthume…

Jump23 à la prod’…

Mais ce n’est qu’en partie étonnant que Krause ait été dépeint de cette manière… quand on sait que c’est Michael Jordan qui avait le dernier mot sur les droits d’utilisation des images filmées au cours de la saison 1997-1998 des Chicago Bulls. En revanche, il y a plus surprenant. La société Jump23 (société de production de Michael Jordan) bien qu’ayant effectivement participé à la création de la série documentaire, n’apparait pourtant pas dans la liste des crédits de fin d’épisodes. Volonté de cacher la grande implication de Jordan dans la direction de la narration ? Très probablement, mais il était évident pour tout le monde que MJ aurait eu la mainmise sur le récit.

D’ailleurs, à propos de la mise en route de la production du doc, tout le monde sait maintenant que cette version proposée à MJ était loin d’être la première. A vrai dire, plusieurs projets ont été présenté à Michael Jordan depuis 1998 pour réaliser un documentaire… tous ont été rejetés par MJ. C’est en 2016, quelques jours après la parade des Cleveland Cavaliers que His Airness a finalement donné son accord pour une série documentaire !

Rappelons le contexte. En 2016, les Cavs étaient menés 3-1 lors des Finales NBA avant d’enchainer une série de 3 victoires consécutives dont le game 7 gagné à l’Oracle Arena ! LeBron James et Kyrie Irving enchainent alors des performances à 40+ points dans les games 5 et 6. James termine la série en leader aux points, aux passes, aux rebonds, aux interceptions et aux contres… Le discours « LeBron est le GOAT » commence à s’épaissir… donc forcément, Michael Jordan l’a « pris personnellement » comme il dit si bien ! Il fallait donc bien rappeler à la planète basket qui il était.

Sans l’ombre d’un doute, The Last Dance est un outil de propagande pour His Airness ! Il n’y a pas de mal à ça en soit, la démarche aurait due être plus assumée de sa part à mon goût.

…donc on survole le retour raté en 1995 par exemple

En 1995, les Chicago Bulls, avec Michael Jordan, ont atteint les finales de conférence de la NBA, la dernière étape avant les finales NBA. Ils ont affronté les Orlando Magic, une équipe qui avait impressionné tout au long de la saison et qui comptait parmi ses rangs le jeune prodige Shaquille O’Neal.

Les Bulls ont mené la série 3-2 avant de se retrouver à égalité 3-3. Lors du match 7, ils ont été menés de 15 points en première mi-temps et n’ont jamais réussi à remonter leur retard. Ils ont finalement perdu 105-81 et ont été éliminés des play-offs. Cette défaite a mis fin à la saison de Jordan et des Bulls et a mis fin à leur série de titres de champion NBA.

Voici les statistiques de Michael Jordan lors des 7 matchs de la série de finales de conférence 1995 contre les Orlando Magic :

  • Match 1 : 37 points, 5 rebonds, 6 passes décisives
  • Match 2 : 22 points, 8 rebonds, 6 passes décisives
  • Match 3 : 31 points, 6 rebonds, 7 passes décisives
  • Match 4 : 38 points, 5 rebonds, 6 passes décisives
  • Match 5 : 30 points, 4 rebonds, 8 passes décisives
  • Match 6 : 28 points, 8 rebonds, 5 passes décisives
  • Match 7 : 22 points, 4 rebonds, 3 passes décisives

Pas mal, vous me direz. Jordan a eu une très bonne série, terminant avec une moyenne de 30,3 points, 5,7 rebonds et 6 passes décisives par match. Cependant sur les games 6 et 7, Jordan compile 20/55 au tir, et raté ces matchs complètement.

Malheureusement, cela n’a pas été suffisant pour mener les Bulls à la victoire et ils ont été éliminés par les Magic.

Le « flu game » est en fait le « bad pizza game » ?

Le 11 juin 1997, Michael Jordan a livré l’un de ses performances les plus mémorables. L’une des plus mémorables de l’histoire de la NBA. Un MJ présentant clairement des signes d’inconfort physique. Le gars est malade comme un chien. Pendant de nombreuses années, la version officielle expliquant son état ce jour là était : His Airness souffrait d’une grippe… Cet épisode a d’ailleurs donné naissance à la célèbre expression « flu game » avec tout un tas de produits dérivés basés dessus dont la désormais iconique Jordan 12 Flu Game (un bijou !)

Mais déjà à l’époque, cette version ne faisait pas l’unanimité auprès des fans de NBA… et les doutes tournaient autour de ces quelques questions : une grippe c’est contagieux non ? quelle est cette grippe qui ne dure que 18 heures ? etc.

Heureusement, The Last Dance est venue « rétablir la vérité » sur ce passage de la carrière de MJ. La nouvelle version est donc que Michael Jordan se trouve dans sa chambre d’hôtel à Salt Lake City avec son préparateur physique Tim Grover. Il est 1h du matin et MJ a une petite faim et décide de commander à manger. Après avoir parcouru tout le bottin, ils réussissent finalement à trouver une pizzeria qui est ouverte. Ils passent la commande et à la livraison, ce sont 5 personnes qui se sont déplacées pour apporter la pizza. Michael mange toute la pizza, tout seul. Il aurait donc chopé une intoxication alimentaire à cause de cette pizza…

D’entrée, il y a quelques problèmes avec cette histoire. Déjà, j’imagine que si un joueur NBA (comme n’importe quelle personnalité plus ou moins publique) commande à manger ou tout autre chose, il annonce pas « c’est pour Michael Jordan au Ritz Carlton de Salt Lake City Centre suite 1023 ». On est d’accord ou pas ? Alors comment, les 5 livreurs auraient su que la commande était pour MJ ? Dans tous les cas, la pizzeria en question a nié avoir tenté d’empoisonner MJ tout en qualifiant de « mensonge » le coup des 5 livreurs… Ensuite, dans un hôtel de standing (on peut supposer sans trop se tromper que c’est dans ce genre d’établissement que les Chicago Bulls séjournaient en déplacement) il y a un room service non ? Pas trop compliqué de trouver à manger en les contactant… En bref, toute cette histoire semble assez suspecte ! Il y a peut-être eu un problème avec la pizza, mais plusieurs membres des médias soupçonnent l’implication d’autres substances : alcool et cigars notamment. Evidemment, on se perd en conjectures mais une chose est sûre, on ne connaît pas toute la vérité sur cette histoire ! N’est-ce pas Scottie ?

MJ aurait pu poursuivre en 98, mais…

 

 

 

 

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